Née à La Tuque et originaire de la communauté de Wemotaci, Sonia Basile-Martel sera très tôt attirée par le monde de l’art. Elle y découvre un refuge, un espace à la fois libérateur et protecteur. À travers le dessin, l’écriture et le chant, elle exprime son être, ce qui l’amènera plus tard à entreprendre ses études en arts visuels. Du Cégep à l’Université du Québec à Trois-Rivières, elle pourra tranquillement entamer sa quête identitaire en tant qu’Atika-bécoise*.
Au-delà des expériences personnelles qui auront façonné sa démarche, ses études l’amèneront à questionner son rôle au sein de sa communauté d’appartenance. Elle ressent alors le besoin d’aller plus loin dans sa pratique, d’aller à la rencontre de l’autre et de créer un lieu de dialogue par l’art. Désormais maître en Arts visuels – Art avec la communauté – de l'Université Laval, cette artiste aspire à continuer d’accompagner les jeunes autochtones à explorer et affirmer à leur tour, leur propre identité.
Aujourd’hui fière maman de deux enfants, sa pratique artistique s’appuiera tranquillement sur les notions de mémoire et de guérison. La nouvelle identité de mère ravivera le besoin de s’affirmer davantage. L’évolution de ses enfants fera écho à sa propre enfance qui la ramènera au creux d’elle-même, l’instant de recolorer les vides oubliés. Elle tentera de rendre hommage à ce qui est beau, douloureux, fragile et précieux.
*Atika-bécoise : expression créée par l’artiste afin de s'unifier en tant qu’Atikamekw et Québécoise.