4. La liste des auteurs mentionnés dans l'Histoire naturelle précise la classification botanique utilisée par Louis Nicolas (suite 6.)

Finalement, ils classent à partir des "formes extérieures dans lesquelles l'action du hasard a souvent plus de part que les lois de la nature"*. Le premier intérêt de Nicolas va vers la nature et sa description. Cette dernière est très proche des spécimens botaniques qu'il observe. Mises à part deux descriptions qui traduisent une pensée proche de la doctrine des Signatures, l'Histoire naturelle se classe dans la catégorie des textes qui ont une structure de classification sommaire que précise Nicolas lorsqu'il écrit:

"Je vous prie de recevoir les noms, et les figures de quelques fruits, de quelques arbres et de quelques arbrisseaux qui vous sont inconnus aussi bien que leurs qualités."*.

Les préoccupations de Pline et celles de Nicolas sont proches. Pline s'intéresse au côté utilitaire des plantes et à la place qu'elles ont dans la vie romaine. Il en analyse les parfums, les propriétés alimentaires pour l'homme et le bétail, le caractère magique ou curieux et la valeur économique de certaines plantes*. Nicolas s'attarde souvent à l'utilisation et à l'importance qu'elles ont dans le quotidien de l'européen et du colon français de la Nouvelle-France. La description de l'Ail l'illustre bien :

"Ail semblable a celuy de gascogne produit partout au lon la plante. L'ail sauvage, et qui est tout particulier a l'Amerique croit naturellement dans de prares de 3 ou 4 lieuës de long il na qu'une teste comme le pouvreau, il vient par graine sesemant de luy même, au contraire de lail franc, il a tout le gout, et toute l'odeur de celuy qu'on mange dans toute la guienne, et dans toute lespagne sur du pain sur lequel on lecrase, et ou l'on l'étant comme si cetait du meilleur burre du monde. nôtre ail Ameriquain a des vertus excellentes pour abbattre les enfleures, et toute sorte de tumeurs; pour s'enservir a ces effets il faut le faire bouillir un peu de tems, et lecrasser ensuite tout chaud sur la partie enflée."*.

Somme toute, la culture scientifique de Nicolas ne repose pas très solidement sur la connaissance des botanistes importants de son époque. Elle s'ancre dans le XVIe siècle.


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