4. La liste des auteurs mentionnés dans l'Histoire naturelle précise la classification botanique utilisée par Louis Nicolas (suite 5.)

Ces sources livresques ne reflètent pas la qualité des ouvrages botaniques et médicaux de la Bibliothèque des Jésuites et de la première apothicairerie en Nouvelle-France. Nicolas ne mentionne aucun botaniste ayant vécu après 1644.

La bibliothèque du Collège des Jésuites gardait pas moins d'une centaine d'ouvrages sur la botanique, la chirurgie, la médecine et une cinquantaine sur l'Antiquité. Seul le Traité de la matière médicale de 1717 de Tournefort apparaît dans la collection des Jésuites. Aucune mention n'est faite de ses ouvrages majeurs comme Élémens de botanique ou Méthode pour connoître les plantes de 1694, en 3 volumes ornés des gravures d'Aubriet ou de son Institutiones Rei Herbariae de 1700.

La liste des auteurs cités que Nicolas affirme avoir consultés permet, tout au plus, de compléter la liste des ouvrages sur la botanique et l'histoire naturelle que les Jésuites possèdent vers le début et le milieu du XVIIe siècle.

Un regroupement par époque des auteurs cités par Nicolas trace le profil de ses intérêts. Il connaît les textes de l'Antiquité et du XVIe siècle. Il débute son Histoire naturelle dans le style des Historia, Commentarii et Theatrum du XVIe siècle et s'empresse de justifier l'importance de la plus petite description de plante:

"C'et ainsi que des grands génies touchés de la curiosité ont bien voulu admirer iusques aux plus petites plantes, qui sembloient n'avoir rien d'estimable, et qu'ils ont étudié avec affection les différences, les qualités, et les vertus de chaque chose, et ils ont bien voulu nous en laisser des mémoires."*.

Nicolas décrit et classe les plantes du Nouveau Monde dans un esprit semblable à ces botanistes du XVIe siècle qui étudient les plantes pour connaître leurs propriétés thérapeutiques et leurs vertus. Ils comparent les observations faites sur le terrain et les textes des premiers botanistes et constatent que les textes des Anciens n'ont pas tout décrit. Ils cherchent des correspondances entre les noms de plantes décrites par les anciens botanistes ou rhizotomes et celles qu'ils observent dans des régions différentes au point de vue climatique.


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