EDUTIC : AKI - Société et territoires autochtones
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Moyens de transport

À parcourir continuellement de grandes distances, les Autochtones avaient appris à s'orienter en forêt sans avoir recours à la boussole. Leur sens de l'orientation était en grande partie basé sur leur connaissance du territoire. Cette connaissance leur était léguée de génération en génération à travers les récits de chasse que les aînés racontaient. Elle était aussi basée sur une observation constante de l'environnement lors des déplacements. Les montagnes et les cours d'eau, qui jalonnaient leur territoire, devenaient ainsi des points de repère importants. Cependant, d'autres éléments de la nature les aidaient à s'orienter. Le cours des rivières leur indiquait le sud et le nord; la mousse, qui pousse sur le tronc des arbres, leur montrait toujours où se situait le nord et la cime des gros arbres, comme celle des pins, penchait toujours vers l'est ou le sud. L'axe du soleil et leur connaissance des étoiles étaient également des moyens qui leur permettaient de trouver leur route en forêt.

Les Autochtones avaient inventé différents moyens pour se déplacer et transporter leur matériel selon les saisons, tels le canot d'écorce, le toboggan, les raquettes, le collier de charge et le porte-bébé.

Les moyens de transport des Algonquiens étaient bien adaptés à leur environnement et à leur mode de vie nomade. Ils étaient légers, facilement transportables et confectionnés ou réparés à partir des matières disponibles sur place. Le canot d'écorce de bouleau permettait des déplacements sur de grandes distances. Léger, on pouvait le transporter lors des portages, c'est-à-dire lorsque la navigation sur une rivière devenait dangereuse ou impossible. En hiver, les Algonquiens utilisaient le toboggan (traîne) pour le transport de leurs bagages et les raquettes qui prenaient diverses formes selon les régions.


Source : Hommes fabriquant le canot, illustration Diane Boily

Fabrication du canot

Le printemps était la période idéale pour réparer ou fabriquer les canots avant de partir pour les grandes pêches saisonnières. De nombreuses étapes devaient être soigneusement respectées pour sa fabrication, en voici quelques-unes. Les hommes devaient d'abord choisir de grandes pièces d'écorces de bouleau qu'ils cousaient avec de la racine d'épinette enduite de résine issue également de cet arbre. Ensuite, ils utilisaient un bois léger et résistant, souvent du cèdre, pour faire les éclisses et les varangues qui servaient à constituer l'armature et la forme du canot. Ils les courbaient autour de pieux enfoncés dans le sol tout en fixant les traversins. Puis, ils plaçaient l'armature obtenue sur l'écorce de bouleau, ils plissaient et taillaient celle-ci. Ensuite, ils fixaient solidement la coque en écorce à la structure du canot et la cousaient avec des racines. Enfin, il ne restait qu'à assurer l'étanchéité du canot en calfatant tous les joints et toutes les coutures à l'aide de résine (gomme) de pin ou d'épinette mélangée à de la graisse d'ours. Le canot d'écorce était léger mais fragile. Heureusement, il pouvait être réparé rapidement avec de l'écorce de bouleau, des racines d'épinette et de la gomme de pin. En moyenne, deux adultes, deux enfants et jusqu'à 150 kilos de matériel pouvaient prendre place dans un canot. Certaines embarcations, qui atteignaient jusqu'à 10 mètres de long, pouvaient transporter de 8 à 10 personnes.

 

Canot des Malécites

Canot des Béothuks

Canot des Micmacs

 
 

Canot des Algonquins

Canot des Atikamekw

Rabaska

 
 

Canot des Cris

Canot des Montagnais et des Naskapis

Canot des Ojibwés

 

Source : Divers types de canots, illustration Diane Boily

Fabrication des raquettes

Les hommes fabriquaient les raquettes en prévision des déplacements et des grandes chasses d'hiver. Les raquettes étaient un excellent moyen de poursuivre le gros gibier dans la neige profonde sans se fatiguer. Il existait plusieurs formes de raquettes adaptées à différentes conditions ou milieux. La raquette ronde et large servait dans les terrains escarpés et dans la neige épaisse. Celle qui était longue, étroite et à bout relevé était adaptée aux terrains plats et aux lacs gelés. Finalement, celle qui avait la forme d'une goutte d'eau servait dans les sous-bois dégagés.


Source : Homme fabriquant des raquettes, illustration Diane Boily

Pour fabriquer les raquettes, les hommes abattaient un bouleau ou un frêne bien droit. Ils le taillaient en baguettes pour en faire le fût (cadre) de la raquette. Les baguettes de bouleau ou de frêne étaient trempées dans l'eau chaude pour les ramollir et leur donner plus facilement la forme désirée. Le nattage de la raquette s'effectuait avec de la peau d'orignal ou de caribou taillée en fines lanières. Ces lanières de peau, nommées babiches, étaient trempées, tordues, étirées, séchées puis roulées en peloton que l'on conservait précieusement. Au moment du tressage de la raquette, il suffisait de refaire tremper celles-ci pour qu'elles retrouvent une bonne souplesse. La plupart du temps, ce sont les femmes qui voyaient à cette dernière opération.

 

Cris

Montagnais

 
 

Naskapis

Ojibwés

 

Source : Divers types de raquettes, illustration Diane Boily
Les Montagnais chaussaient de larges raquettes de forme ovale. Ce modèle de raquettes ressemblait à une patte d'ours. Les Micmacs fabriquaient deux sortes de raquettes à bout carré : les plus grandes étaient utiles lorsque la neige était poudreuse; les plus légères quand la neige était givrée.

Pour en savoir plus

Musée canadien des civilisations à Hull :