L'hypothèse qui pourrait être retenue est qu'il y a vers la fin du XVIe siècle et au XVIIe siècle, une façon de présenter un traité de sciences naturelles ou de botanique et qu'elle comprend souvent une liste des auteurs qui sont marquants dans l'histoire de la science étudiée. La plupart des Commentarii, Historia ou Theatrum donne ces références aux anciens et aux contemporains en botanique. Nicolas veut respecter cet ordre de présentation dans son Histoire naturelle.
L'absence de noms importants dans la liste de Nicolas laisse comprendre qu'il ignore l'existence de certains grands botanistes de son temps. Par exemple, il ne nomme pas Charles de l'Escluse, John Parkinson, Mathias de l'Obel, Jacobus Theodoricus Tabernaemontanus, Otto Brunfels, Césalpin, ou encore Iaacob Cornuti, ce botaniste qui a publié en 1635 un livre sur la flore canadienne intitulé le Canadensium Plantarum Historia. Aucune mention n'est faite des travaux des Jésuites. Par contre, il est probable que Nicolas a consulté les livres de botanique de la Bibliothèque des Jésuites à Québec* ou à Montpellier*. Au début du XVIIe siècle cette dernière est une ville importante pour ceux qui veulent étudier la médecine, la pharmacie et la botanique.
Dans la liste* incomplète des traités de botanique conservés chez les Jésuites sous le régime français, notons la présence des ouvrages suivants sur les rayons: l'Histoire générale des plantes (1643) de Jacques Dalechamps; l'Historia frumentorum, leguminum palustrium et aquatilium (1569) le Florum historia (1568) et le Purgantium aliarumque eo facientium historiae(1574) de Rembert Dodoens; le Dendrographia sive historiae naturalis de arboribus et fructibus libri decem (1662) de John Johnston et, finalement, des ouvrages de Pline. Tous ces auteurs font partie de la liste de Nicolas et méritent que l'on s'attarde à leur méthode de classification en rapport avec la sienne.
Jacques Dalechamps ne fait pas état d'une classification rigoureuse dans l'Historia generalis plantarum de 1587. Cet ouvrage qu'il publie avec Jean Des Moulins est orné de 2,731 gravures sur bois. La plupart de ces gravures prennent leur source dans les dessins ou les oeuvres gravées de Dodoens, Matthioli, Fuchs, Clusius, Acosta et bien d'autres. Très peu de figures de son traité sont originales; et, au-delà de 400 sont utilisées une seconde fois pour illustrer des plantes différentes de son traité. On peut expliquer l'utilisation des planches d'ouvrages contemporains pour illustrer son Historia generalis plantarum.