Le Brief discours et la doctrine des Signatures (suite 2.)

Champlain veut laisser comprendre à qui le veut bien que ce fruit peut avoir des propriétés médicinales cachées. La forme du fruit peut-elle laisser croire à une capacité de soigner les problèmes cardiaques? Il n'est pas très explicite, mais le type de description amène à une pareille conclusion.

Si l'on resitue ces descriptions et illustrations dans le contexte du temps et si l'on considère l'état des connaissances botaniques d'alors, on se rend vite compte que le texte est proche des tenants de l'étrange théorie de la signatura plantarum. Champlain ne va pas jusqu'aux Signatures, mais il procède par analogie, qui est le fondement de la doctrine des Signatures. L'illustration, par contre, s'en éloigne. Giambattista della Porta dans son Phytognomonica (1588) accompagne la plante de sa Signature Camera site 502 ce que l'auteur du Brief Discours ne fait pas.

L'intelligente et habile description littéraire de fruits attire les tenants d'une théorie un peu différente des modes de description, de classification alors utilisés. Champlain tente-t-il de rejoindre les tenants d'une classification plus archaïque ou sa propre méthode traduit-elle les limites de ses connaissances? L'étude des figures et du texte du Brief discours de Champlain laisse entrevoir une autre forme de classification.

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