Dans la première moitié du XVIe siècle, les premières cartes du nord-est de l'Amérique présentent des dessins d'arbres qui sont toujours des figures conventionnelles indiquant l'emplacement des forêts.
Plus tard les cartes s'ornent de dessins des productions naturelles* des régions visitées. Au modèle stéréotypé de la représentation s'ajoute ce qui est inhabituel ou caractéristique du lieu visité. Cette information notée par le navigateur est souvent revue par l'artiste qui doit la reproduire lors de la publication. Celui-ci n'a pas toujours accompagné le voyageur dans ses périples et doit nécessairement référer à ce qu'il connaît du motif, tout en portant une grande attention au sujet inhabituel qui lui est soumis. Une lecture critique de cet ensemble suppose la reconstitution des paramètres intellectuels et du contexte iconographique antérieur ou contemporain à la réalisation de la carte.
La première carte qui garde quelques informations botaniques sur le nord-est de l'Amérique est de Ribero . Il y représente la terre d'Estevan Gomez, située dans la région de la baie de Fundy. Il dit qu'on y produit des arbres et des fruits comme ceux d'Espagne.
Le plan d'Hochelaga publié par Ramusio en 1556 n'informe pas précisément sur les plantes. On y voit tout de même des champs de maïs qui entourent la bourgade d'Hochelaga. Ce dernier s'inspire d'un plan de Mexico publié à Nuremberg en 1534, c'est-à-dire un an avant la découverte d'Hochelaga. Ce plan est l'oeuvre de Gastaldi qui n'est jamais venu en Amérique*. Gagnon et Petel ajoutent d'autres précisions intéressantes sur le plan de Ramusio et la description de Cartier*.
Les documents antérieurs aux récits de Cartier ne peuvent constituer une source suffisante pour constituer une histoire de la botanique. Comme le souligne Rousseau:
"Chez tous, sauf chez Jean Alfonse (Jean Fonteneau), il n'y a que vagues mentions. Rien évidemment qui puisse prendre place dans une histoire de la botanique américaine." *.