Cramail

Monluc moliere corneille lafontaine
Adrien de Monluc Molière Corneille La Fontaine

LA COMÉDIE DE PROVERBES

Pièce comique

Adrien de Montluc, comte de Carmain (1571-1646)

biographie d'Adrien de Monluc

Texte établi et annoté, glossaire, répertoire phraséologique et notice bibliographique,
d'après l'édition princeps de 1633, 
par Michael Kramer, Droz, 2003

adresse du site

www.uqtr.ca/cramail

         La Comédie de proverbes, vraisemblablement rédigée vers 1630, témoigne à merveille de cet art qu’ont développé ces auteurs-amateurs du XVIIe siècle, celui de jouer avec les mots, avec les formes, avec les traditions.
         Entièrement composée de1700 formes fixes à partir de proverbes et expressions populaires de l’époque, la Comédie puise aux racines de la farce traditionnelle par l’entremise d’un langage riche en couleur qui n’est pas sans rappeler les grandes œuvres de Rabelais.
         Ainsi, la Comédie constitue l’un des parangons de ce passage de la farce, avec ses personnages typés, à la comédie française, où ceux-ci se rencontrent dans l’une des premières pièces à respecter la règle dite classique des trois unités. De fait, l’action se déroule sur une période de plus ou moins vingt-quatre heures et tourne autour d’un thème particulier, celui des amours de Lidias et Florinde.
          Le proverbe lui-même constitue une « mode » à partir du début du XVIIe siècle, reflétée encore par Benserade en 1674 qui présente son Ballet des Proverbes, et qui perdurera jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, alors que Carmontelle fera paraître ses Proverbes dramatiques à partir de 1768. Le proverbe fait donc partie de ces jeux de société pratiqués dans les salons et grâce auxquels les nobles et quelques bourgeois admis dans le cercle des choisis, tels Voiture, font preuve d’esprit et d’ingéniosité dans une optique du divertissement lettré.
         Toutefois, ce caractère ludique de la littérature mondaine ne saurait faire oublier la virtuosité dont font preuve certains auteurs dans cette sphère des belles-lettres, comme en témoigne Adrien de Montluc, comte de Carmain[1](1571-1646), l’auteur présumé de la Comédie de proverbes.
         Homme de guerre et homme de lettres quelque peu libertin, celui-ci aurait participé aux aventures galantes d'Henri IV, si l’on en croit la tradition. Carmain sera aussi l’auteur en 1630 des Jeux de l’Inconnu, dédiés au duc de Nemours et signés du nom de Guillaume de Vaux. La critique se trouve toutefois encore partagée sur le rôle de Vaux, à savoir s’il s’agit d’un pseudonyme, d’un secrétaire ou bien d’un auteur réel auquel on aurait attribué l’ouvrage. Quoi qu’il en soit, ce recueil, l’un des ouvrages les plus populaires de Carmain, contient entre autres un Discours académique du Ris et un Discours du Ridicule, qui rendent bien compte de ce goût de l’auteur pour le jeu et la légèreté, mais également de l’influence que semble avoir exercée Charles Sorel sur son œuvre, ce dernier ayant été le secrétaire de Carmain pendant un certain temps au cours des années 1620.
         Alors que le théâtre classique n’allait pas tarder à prendre son essor, un autre théâtre, de société celui-là, fleurissait déjà à l’ombre des grands auteurs et offrait une autre façon de penser les œuvres tirées des jeux d’esprit, qu’on abordait comme autant d’« assaisonnements de la vie civile[2] ».
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[1] Voir Michael Kramer, La comédie de proverbes : pièce comique, d'après l'édition princeps de 1633,  Genève, Librairie Droz, 2003.

[2] Charles Sorel, La Bibliothèque françoise, Premier historiographe de France, Seconde édition, Reveüe et augmentée, A Paris, Par la Compagnie des Libraires du Palais, 1667, p. 474.

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Adrien de Montluc, 1630

 Le projet a été rendu possible par l'octroi, sur plusieurs années, de diverses subventions du Département de lettres et communication sociale de l'Université du Québec à Trois-Rivières.

Nous remercions vivement André Bougaïeff, professeur à l'Université du Québec à Trois-Rivières, de nous avoir fourni le cadre informatique du projet.
Nous remercions également le Département de Lettres et communication sociale de sa générosité dans son aide financière.

Kim Gladu, responsable du projet
Candidate au doctorat en littérature française
Université du Québec à Trois-Rivières
Septembre 2009 - 2014
kim.gladu

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