Jacques Cartier ouvre l'histoire de la botanique en Amérique boréale du début du XVIe siècle. Rousseau a dressé la liste annotée des plantes citées par Cartier. On y retrouve une quarantaine d'espèces. Cartier s'intéresse surtout aux plantes d'importance économique*. Le navigateur signale la présence d'arbres dont le bois peut être utilisé comme "cedres iffz pins ormes blans frainnes sauldres"* "chaisnes hourmes noyers"*. Il recense les plantes produisant de petits fruits comestibles comme les "prunniers", les "grouaiseliers blans et rouges frasses franboysses et blé sauvaige comme seille"*, les "vignes aubespines qui portent fruict aussi groz que prunes de Damas"*.
Il y ajoute les plantes ressemblant à des plantes comestibles européennes comme le "blé sauvaige et [de] poy en fleurs aussi espes et aussi beaulx que je viz oncques en Bretaigne/.../ force grouaiseliers frassiers et rossez de Provins persil"*. Il nomme les plantes économiques diverses comme cette plante médicinale qu'il nomme "l'annedda"*; le "chanvre qui croist en leur pays"* et l'ozier"* qui sont utilisables en vannerie.
Cartier ne manque pas de décrire les plantes jouant un grand rôle dans la vie des Amérindiens comme le "bouays de boulo"* qui servait à la fabrication des canots; le maïs dit "groz mil qui es le pain de quoy ilz vivent"*, les "groz mellons concombres courges poix et febves de toutes coulleurs"* et le tabac qui tiendrait les Amérindiens "sains et chaudement"*.
Même si elle n'est pas accompagnée d'illustrations, cette liste (voir le tableau 2.) des herbes, arbustes et arbres nommés par Cartier dans ses récits sera fort utile pour situer les connaissances botaniques de Champlain* et noter les premières espèces décrites au début du XVIe siècle.